Terres agricoles, un business juteux

terre agricole

En France, zones industrielles, grands magasins, centres commerciaux et lotissements investissent de plus en plus d’espaces. Toutes ces constructions sont parfois bâties sur des terrains agricoles. Conséquences de ce développement rapide : des jeunes qui n’ont plus les moyens de s’installer à leur compte, des agriculteurs expropriés et notre alimentation en danger.

Les terres agricoles françaises sont devenues des produits en or. Qui sont donc les investisseurs qui s’approprient en rachetant les champs et terrains agricoles aux prix forts, et pourquoi l’État laisse-t-il faire ?

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Les terres agricoles, nouvel investissement très rentable ?

Les terres agricoles vendues pour des projets immobiliers sont nombreuses. Cela a pour incidence directe des constructions pas toujours rentables et la disparition à petit feu des terres fertiles.

Prenons l’exemple de Tournus en Bourgogne. La ville souhaite s’agrandir et s’étendre. Ainsi plus de vingt hectares de champs situés dans la commune, sont menacés pour un projet de construction d’un nouvel hypermarché.

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Avec six mille habitants, quatre supermarchés et un hypermarché, Tournus a trois fois le taux moyen par habitants. Ce projet suscite donc incompréhension et stupéfaction de la part de la population locale qui s’oppose à l’arrivée de ce nouveau centre commercial. En effet, les habitants de la ville s’inquiètent de l’avenir de leurs commerces de proximité mais également et surtout pour leurs agriculteurs locaux.

Le prix moyen d’un hectare dans la région est de six milles euros. Pour ce projet, il s’élève à deux cent soixante mille euros, chiffre faramineux proposé par les investisseurs aux propriétaires des champs. A ce prix, les jeunes agriculteurs ne peuvent s’aligner.

Les agriculteurs doivent également faire face aux riches investisseurs qui placent leur argent dans ces terrains pour bâtir des montages financiers judicieux.  Des promoteurs ont réussi à détourner les lois que l’État avait mis en place.  Les grands perdants de ce système sont les jeunes agriculteurs qui n’arrivent plus à s’installer.  De plus en plus, les terres agricoles sont rachetées par de riches investisseurs et remplacer par du bitume.

Des terrains agricoles qui deviennent constructibles :

Avec comme argument la création d’emplois, ces terres agricoles, pour la plupart du temps non constructibles, le deviennent avec le soutien des politiques locales.

À 15 km de Tournus, Lux en est le parfait exemple.  À l’entrée de la ville, s’érige un centre commercial construit sur sept hectares d’anciennes terres agricoles.  Cette construction a été rendu possible par le soutien de la municipalité.

Elle devait être une locomotive d’emploi pour la région. Seulement, depuis la création de cette zone commerciale, un grand nombre de bâtiments destinés aux enseignes marchandes n’ont jamais ouvert leurs portes.

Les jeunes agriculteurs sont les premières victimes de ce système : la concurrence et l’envolée des prix causés par la puissance financière des promoteurs découragent les jeunes professionnels qui cherchent des terres pour s’installer.

Les prix d’achat proposés par les investisseurs deviennent donc les prix de référence dans le secteur géographique concerné.

D’autres investisseurs dans le paysage agricole ?

Depuis quelques années on assiste à l’arriver sur le marché des terrains agricoles de nouveaux acheteurs : les entrepreneurs étrangers.

En plus des industriels français et des riches, les investisseurs financiers de nombreux pays étrangers rachètent ces terrains. Chinois pour la plupart, ils dépensent sans vraiment compter, mais pourquoi et comment ?

La raison principale est que le gouvernement chinois doit nourrir plus de 20% de la population mondiale avec moins de 10% de terres cultivables. Il doit donc trouver des terrains et n’hésite pas pour cela à les chercher à l’étranger.  Les entrepreneurs chinois sont donc poussés par leur gouvernement à investir en masse en France par exemple, grâce à un budget sans limite : celui de l’Etat chinois.

La SAFER, la « police des terres agricoles » :

En fait de police, la SAFER (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) est un organisme visant à réguler et contrôler le prix des terrains.

Présent dans chaque département, la SAFER peut imposer une baisse de prix de champs ou de terrains agricoles mis en ventes afin de privilégier les jeunes agriculteurs.

L’objectif est d’obtenir un juste milieu entre terre constructible et non constructible, et ainsi empêcher la spéculation et réguler le marché.

 

 

 

 

 

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